dimanche 17 juillet 2011

L'ENTRAIDE AU MASCULIN ET LA VIOLENCE DES HOMMES GONFLÉE AUX STÉROÏDES...

L'ENTRAIDE AU MASCULIN ET LA VIOLENCE DES HOMMES GONFLÉE AUX STÉROÏDES...

Dans l’édition du 31 mai dernier du PLACOTEUX, M.Odilon Hudon, président de l’Entraide au masculin, affirme qu’un homme sur quatre est violent dans un contexte conjugal. L’APRÈS-RUPTURE se demande bien où M.Hudon a pêché une telle proportion apocalyptique de violence masculine. Si M,Hudon avait pris le temps de bien s’informer, il aurait consulté, entre autres, les trois Enquêtes sociales générales de Statistique Canada qui, lorsqu’elles analysent le degré de violence conjugale au Canada, confirment que les hommes sont autant victimes de violence conjugale que les femmes. De plus, on ne retrouve aucune trace du fameux un homme sur quatre violent dans toutes les statistiques du Ministère de la sécurité publique et de celles de Statistique Canada.


31 mai 2011 à 17h00

20 ans d’Entraide au masculin

Par Ariane Perron Langlois

(...)

Déjà en place à Rivière-du-Loup et Rimouski, le programme permet de « prévenir, se situer en amont plutôt que d’attendre les grandes difficultés », selon M. Hudon. Entraide au masculin estime qu’un homme sur quatre est violent.
En ligne: http://www.leplacoteux.com/index.asp?s=detail_actualite&id=134241


Il est regrettable que des organismes financés avec l’argent des contribuables lancent sur la place publique toutes sortes de chiffres farfelus concernant la violence conjugale. En utilisant un tel procédé, l’Entraide au masculin va rejoindre les nombreux organismes féministes grassement subventionnés qui colportent de pures faussetés statistiques depuis des années sans que nos élus politiques et responsables des Agences de la santé interviennent. Ce qui est aussi inquiétant, c’est qu’un organisme masculin dénigre le quart des hommes à partir de statistiques farfelues. L’Entraide au masculin a probablement compris que pour être grassement subventionné il s’agit tout simplement d’adhérer à l’évangile féministe qui prétend que seuls les hommes sont les agresseurs dans un contexte de violence conjugale.


L’aide aux individus aux prises avec un problème de violence familiale doit être effectuée par de vrais professionnels de la santé, des intervenants compétents dont les interventions auprès des victimes sont basées sur du matériel scientifique irréprochable. Il est grand temps que l’État fasse le ménage dans nos multiples organismes communautaires comme l’a déjà suggéré le Vérificateur général du Québec…

Nous tenons à préciser que nous avons demandé à deux reprises à M.Hudon de nous préciser sur quelles enquêtes sérieuses il appuyait son affirmation… Nous attendons toujours sa réponse!



L’ÉQUIPE DE L’APRÈS-RUPTURE



Complément d'analyse

Les résultats de l'EVEF de 1993 vieux de près de 19 ans que vous utilisez pour démontrer qu’un homme sur quatre serait violent dans un contexte conjugal contiennent une contradiction majeure en regard de la mesure du taux de prévalence à vie. Si l'on suppose un instant que la violence conjugale demeurait stable à travers le temps (ce qui pourrait justifier que l'on présente comme actuels les résultats de l'EVEF de 1993, vieux de près de 19 ans), les taux de prévalence à vie devraient augmenter avec l'âge, car certaines femmes deviennent victimes pour la première fois à trente ans, d'autres à quarante ans et d'autres à cinquante ans, et ainsi de suite. Donc comme la prévalence à vie mesure l'expérience cumulée par toutes les femmes ayant eu un conjoint, il en résulte que si la méthodologie de la mesure de la prévalence à vie de la violence conjugale était valide, il en résulterait nécessairement que les taux de prévalence à vie serait les plus élevés chez les femmes les plus âgées. Or ce n'est pas ce que l'on observe quand on analyse les résultats de l'EVEF de 1993. La prévalence à vie de la violence conjugale est sensiblement moins forte chez les femmes de 65 ans et plus que chez les femmes appartenant à des groupes d'âge plus jeunes. C'est une contradiction majeure de l'EVEF de 1993. D’après mes informations, Statistique Canada a abandonné complètement la mesure de la prévalence à vie de la violence conjugale dans les trois enquêtes subséquentes à celle de 1993, qu'elle a menées en 1999, 2004 et 2009 sur la violence conjugale . Les données de l'EVEF de 1993 conduisaient à des résultats incohérents. Vous pouvez vérifier auprès de Statistique Canada.



Cette enquête de 1993 a été conduite uniquement auprès d'un échantillon féminin et mesure la VICTIMISATION subie par les femmes. Elle ne mesure aucunement l'utilisation de la violence conjugale par l'ensemble des hommes. Ce ne sont pas toutes les femmes de 18 ans et plus qui ont eu un conjoint ou un ex-conjoint. Une proportion supérieure à 10% des femmes de 18 ans et plus ne fait état d'aucun conjoint ou ex-conjoint en 1993. M. Bernier, vous n’avez qu'à penser aux religieuses ou au fait que bien des femmes de 18, de 19 ou de 20 ans n'ont jamais eu de conjoint. Et même une bonne proportion des femmes âgées de 20 à 30 ans.


Le résultat de l'EVEF de 1993 voulant qu'une femme sur quatre avec un conjoint ou un ex-conjoint rapporte avoir été victime de violence conjugale au cours de sa vie pour affirmer qu'un homme sur quatre utilisera la violence conjugale au cours de sa vie, vous partez du postulat implicite et erroné que toutes les femmes de 18 ans ou plus ont rapporté avoir un conjoint ou un ex-conjoint en 1993. Ce postulat est tout à fait faux. Le taux de prévalence sur cinq ans de la violence conjugale a diminué de plus de 50% entre 1993 et 2009 au Québec.


Enfin, M. Bernier, vous vous référez à la Trousse Média pour soutenir vos affirmations. Parmi les personnes responsables de la conception de la Trousse Média, on ne trouve personne possédant la moindre expertise sur la méthodologie des enquêtes sur la violence conjugale. Prenez le temps de vérifier. On y retrouve surtout des personnes comme Mme Diane Prud'homme qui est à l'emploi du Regroupement provincial des maisons d'hébergement du Québec, organisme de pression qui a diffusé pendant près de trente ans des fausses statistiques sur la violence conjugale, comme le chiffre aberrant de 300 000 femmes battues à chaque année par son mari ou conjoint de fait au Québec ou le chiffre dénué de crédibilité scientifique disant «qu'une femme sur dix est battue à chaque année par son mari ou conjoint de fait». Ces faussetés statistiques ont été révélés en 2004 grâce à la Loi d’accès à l’information. La Trousse Média est un site très peu crédible, car il repose en entier sur la désinformation diffusée par les groupes de pression comme le Regroupement provincial et la Fédération des ressources d'hébergement. La Trousse Média déforme toute la recherche scientifique menée sur la prévalence de la violence conjugale par les chercheurs de divers pays.


J’estime, monsieur, qu’il en va de la crédibilité de votre organisme de bien informer la population au sujet de la violence conjugale et particulièrement de la réalité scientifique de la violence au masculin.


Cordialement

Jean-Pierre Gagnon




M.Bernier

ENTRAIDE AU MASCULIN

OBJET : un homme sur quatre violent



Les récents résultats de l’Enquête sociale générale de Statistique Canada montrent que la tendance à la baisse de la prévalence sur cinq ans de la violence conjugale, déjà observée entre 1993 et 2004 chez les femmes, s’est poursuivie en 2009, notamment en ce qui a trait aux formes de violence les plus graves (comprenant les formes suivantes de violence ou items suivant des Conflict Tactics Scales : battus, étranglés, menacé ou agressé à l’aide d’un couteau ou d’une arme à feu, agressé sexuellement). L’analyse Statistique Canada ne précise pas l’ampleur de la réduction des formes de violence les plus graves, mais on peut l’extrapoler à partir des résultats divulgués :


Voici comment :

1993 1999 2004 2009

Taux de prévalence sur cinq ans de la violence subie par les femmes

12% 8% 7% 6,4%


Proportion de la violence la plus grave chez les femmes parmi l’ensemble des victimes féminines

50% 43% 39% 34%


Taux de prévalence sur cinq ans de la violence la plus grave chez les femmes

6% 3,44% 2,73% 2,18%


En d’autres termes, le taux sur cinq ans de la violence la plus grave subie par les femmes est passé de 6% ne 1993 à 2,18% en 2009, soit une diminution de 64% entre 1993 et 2009. La proportion du total des victimes féminines qui a subi l’une ou l’autre (souvent plusieurs de ces formes) des quatre formes les plus graves de violence est passé de 50% du total des victimes de sexe féminin à 34%

En somme, la proportion des victimes diminue et le taux de prévalence sur cinq ans diminue également. Lorsque l’on combine ces deux effets, il en résulte une diminution spectaculaire des formes les plus graves de violence subie par les femmes de la part du conjoint actuel ou d’un ex-conjoint (Quand il y a violence grave, une union est généralement dissoute rapidement dans la grande majorité des cas).

En somme, entre 1993 et 2009, le taux sur cinq ans de prévalence de la violence conjugale subie par les femmes au Canada est passé de 12% à 6,4%, soit une diminution de 46,7% (au cours de la période 1993-2004, la diminution avait été de 41 %). La diminution approche donc les 50% chez les femmes, au cours des 16 dernières années.

En outre, encore plus encourageant, les formes les plus graves de violence conjugale ont diminué encore plus rapidement au Canada. Ainsi, le taux de prévalence sur cinq ans des formes les plus graves de violence (telle que définie par Statistique Canada) est passé de 6% en 1993 à 2,18% en 2009, soit une réduction de 64% au cours de la période 1993-2009.

Enfin, le rapport de Statistique Canada (La violence familiale au Canada Un profil statistique) qui vient d’être publié montre que la prévalence de la violence conjugale est nettement moins élevée au Québec que dans l’ensemble du Canada, comme c’était également le cas en 1993, en 1999, en 2004. De sorte que l’on peut croire que le taux de prévalence sur cinq de la violence conjugale la plus grave se situerait à moins de 2% au Québec. Il en résulterait que le taux de la prévalence ANNUELLE de la violence la plus grave (telle que définie par Statistique Canada) se situerait aux environs de 0,5% (un demi de 1%) au Québec. En d’autres termes, la proportion des femmes battues par leur conjoint actuel ou par un ex-conjoint) se situerait aux environs de 0,5% (un demi de 1%).

En 2009, le taux annuel de prévalence des femmes victimes des formes les plus graves de violence conjugale se situe approximativement à 0,5% au Québec, en se basant sur les résultats de l’Enquête sociale générale de 2009 de Statistique Canada.


Nous sommes très loin du fait qu’un homme sur quatre serait violent dans un contexte conjugal, comme le prétend votre organisme, si l’on se fie à une enquête récente et non à une enquête de 1993 que vous utilisez. Il serait souhaitable à mon avis que votre organisme rectifie les faits dans les médias afin de bien informer la population.

Cordialement

Jean-Pierre Gagnon